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Nos petites villes en perdition? Et si on regardait aussi notre propre reflet…

Une ville que j’aime… malgré les critiques

Je ne suis pas originaire de Doullens, mais au fil des années, je m’y suis attaché. J’aime ses rues, ses paysages, son histoire, et j’aime la faire découvrir à travers mon blog. Pourtant, ces derniers temps, je ressens une vague de critiques à l’égard de notre ville. "Doullens est en train de mourir", "les commerces ferment les uns après les autres", "il n’y a rien pour les jeunes"… Autant de phrases que j’ai lues ou entendues récemment, souvent accompagnées d’un soupir de résignation ou d’un doigt pointé vers la mairie. Cela me touche. Pas parce que je suis dans une quelconque équipe municipale (ce n’est pas mon rôle, ni mon envie), mais parce que derrière ces mots, je sens une forme d’abandon… et parfois d’injustice.

Alors j’ai eu envie d’ouvrir une réflexion, non pas pour défendre qui que ce soit, mais pour questionner, avec sincérité : à qui revient vraiment la responsabilité de faire vivre une ville?

Marché de Doullens (Mai 2025)

Le constat amer : des fermetures qui peinent les cœurs

Il serait malhonnête de nier ce que tout le monde voit: oui, des commerces ferment dans nos petites villes ici comme ailleurs. La dernière en date, notre maison de la presse, a suscité de nombreuses réactions. Ce lieu, bien plus qu’un simple point de vente, était un repère, un espace de rencontre, une vitrine culturelle.

La disparition de ces commerces est douloureuse, car elle touche à ce qui fait le quotidien, le visage même d’une commune. Et bien sûr, cela alimente le sentiment de déclin. Pourtant, la question qui me hante est la suivante: avons-nous, chacun à notre niveau, tenté de les faire vivre?

Acheter local: une responsabilité partagée

Il est facile d’accuser la mairie, de dénoncer un manque d’attractivité ou d’animations. Mais soyons honnêtes: consommons-nous vraiment local? Sommes-nous entrés dans ces boutiques, même juste pour jeter un œil, discuter avec un commerçant, acheter un petit quelque chose?

Avec des budgets souvent serrés, je comprends qu’on cherche la simplicité ou le prix le plus bas. Moi aussi, il m’arrive de céder à la facilité: un clic sur un site en ligne plutôt qu’un détour en boutique. Mais j’ai appris à mesurer l’impact de ces choix. Un commerce vit grâce à ses clients. Une ville vit grâce à ses habitants.

Et si nous commencions par là? Par reconnaître que nous avons aussi notre part de responsabilité dans cette évolution. Pas pour se blâmer inutilement, mais pour agir, un petit pas après l’autre.

Des gestes simples pour une ville vivante

Je ne dépense pas beaucoup, ni ici, ni ailleurs. Mais quand j’ai un cadeau à faire, une petite envie, un besoin du quotidien, j’essaie de choisir un commerce de proximité. Non seulement je soutiens un acteur local, mais je repars souvent avec bien plus qu’un produit: un sourire, un échange, un bon moment.

Pousser la porte d’un commerce, c’est aussi créer du lien, faire vivre l’espace public, donner de la chaleur à nos rues. C’est peut-être ça, l’animation qu’on cherche désespérément: pas une grande fête ponctuelle, mais la vie du quotidien, nourrie par chacun d’entre nous.

Faire le choix de l’engagement local

Je ne fais pas de politique, je ne cherche pas à défendre tel ou tel élu. Mais je pense sincèrement qu’il est facile d’accuser ceux qui agissent sans jamais s’impliquer soi-même. Oui, on peut pointer des manques, suggérer des idées, exprimer ses attentes — c’est même sain. Mais accuser sans agir, critiquer sans contribuer, ce n’est pas bâtir. Et une ville a besoin de bâtisseurs.

Alors avant de dire "il n’y a rien", posons-nous la question: qu’ai-je fait, moi, pour faire vivre ma ville?

Et si on redevenait acteurs de notre ville?

Doullens n’est pas une ville parfaite. Aucune ne l’est. Mais elle a une richesse, une âme, une histoire — et encore de nombreux visages souriants derrière ses vitrines. C’est à nous de choisir si nous voulons la voir s’éteindre doucement ou lui redonner des couleurs, une vitalité, un élan.

Et si nous arrêtions de chercher des coupables pour devenir tous, à notre manière, un peu responsables?

Commentaires

  1. On peut faire le même constat avec Amiens, le centre-ville est de plus en plus triste je trouve.

    Mais j'en suis également en partie responsable : à cause du stationnement payant, je préfère m'orienter vers les zones commerciales ou internet. Résultat, moins de commerces attractifs et donc moins envie de me rendre en centre-ville. Une éternelle boucle.
    Nous, consommateurs, sommes en partie, un peu, responsables de ces fermetures. On choisit trop la facilité, on cherche constamment à payer moins, en oubliant qu'à côté, on laisse des petits commerçants.. Nos centres-villes meurent et c'est si triste...

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  2. C'est un triste constat dans nombreuses petites villes et villages. Les modes de consommation ont beaucoup changé et c'est triste de voir que beaucoup préfèrent un click sur internet plutôt qu'un échange avec leur commerçant.

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