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Écrire pour exister: quand les journaux intimes deviennent mémoire de soi

Il y a des mots qui ne sont destinés à personne, et pourtant, ils sauvent. Des phrases griffonnées à la hâte, des pensées couchées sur le papier, des cris silencieux enfermés dans des pages qu’on ne relira peut-être jamais… ou bien des années plus tard. Écrire a toujours été un refuge pour moi. Une façon de poser mes émotions, de mettre de l’ordre dans le chaos. Adolescente, j’écrivais pour survivre à ce que je ne comprenais pas encore. Aujourd’hui, j’écris toujours, parce qu’écrire m’aide à vivre.

Récemment, lors d’un passage à la bibliothèque, un livre m’a interpellée: Mots d’ados d’Irvin Anneix. Ce n’était pas un hasard. Ce livre, véritable miroir des pensées adolescentes, m’a donné envie de ressortir mes vieux journaux. Et de replonger dans cette écriture intime qui a jalonné ma construction.

"Mots d’ados" d’Irvin Anneix: des voix qui résonnent

“Mots d’ados”, c’est bien plus qu’un recueil de textes. C’est un projet artistique et documentaire initié par Irvin Anneix, qui met en lumière les journaux intimes de jeunes d’hier et d’aujourd’hui. On y découvre des fragments de vie, des confessions brutes, sincères, drôles, douloureuses. L’auteur donne la parole à une jeunesse qui trop souvent reste dans l’ombre. Et cette parole touche, car elle est universelle.

En parcourant ces témoignages, j’ai eu l’impression de lire mes propres mots, mes propres blessures et mes propres rêves. Comme une reconnaissance silencieuse entre générations. Ce livre m’a émue, mais surtout, il m’a rappelé combien il est important d’écrire, de garder une trace.

Tenir un journal: écrire pour soi, écrire pour rester


Mon premier journal intime remonte à mes 15 ans. Il est rempli de ratures, de larmes, de secrets, mais aussi de fous rires et d’espoirs. Il m’a aidée à traverser des périodes sombres, à mieux me comprendre, à me libérer. Il a été ma thérapie à moi. Et il l’est encore, d’une autre manière.

Tenir un journal, ce n’est pas seulement écrire sa journée. C’est donner une forme à ce qu’on ressent. C’est un espace personnel, sans jugement. Une extension de soi. Un endroit où l’on peut tout dire, tout poser, tout déposer.

Le journal intime peut être:

un confident silencieux, un miroir de l’âme, un laboratoire de pensées, un carnet de gratitude ou de colère, une œuvre d’art personnelle.

Il n’y a pas de règle (et c’est ça qui est beau)

La seule règle pour tenir un journal, c’est qu’il n’y en a pas. Et c’est là toute sa richesse.

Voici quelques idées pour créer un journal qui te ressemble:

Écris quand tu veux: pas besoin d’être quotidien. Écris quand le besoin s’en fait sentir.

Sois toi-même: n’écris pas pour être lu, écris pour te dire.

Varie les supports: tu peux mêler écrits, dessins, collages, photos, tickets, articles…

Exprime tes émotions: que ce soit la joie, la tristesse, la colère ou l’amour, tout est légitime.

Teste des formes différentes: lettres à soi, poèmes, listes, dialogues imaginaires, etc.

Crée un journal à thème: journal de voyage, journal de lecture, journal de rêves, journal créatif…

Tu peux écrire dans un carnet classique, un cahier illustré, un classeur, un bullet journal ou même un fichier numérique. L’important est que ce support te parle et t’inspire.

Revenir à ses anciens journaux: une plongée dans le temps

Ressortir mes anciens journaux, c’est comme ouvrir une boîte à souvenirs. Je retrouve des pages écrites dans l’urgence, des mots tremblants, des colères de papier, mais aussi des éclats de joie. Relire ces morceaux de moi, c’est renouer avec une part de mon histoire, parfois oubliée, parfois douloureuse, mais toujours vivante.

Cela m’a permis de voir le chemin parcouru, de mieux comprendre qui j’étais… et qui je suis devenue.

Et toi, que dirais-tu à ton toi d’hier?

Écrire, c’est semer des mots pour demain. C’est s’accorder un espace intime dans un monde bruyant. Grâce à Mots d’ados, j’ai renoué avec mon propre passé, avec cette adolescente en quête de sens. Et j’ai réalisé que mes journaux, aussi imparfaits soient-ils, sont des trésors de mémoire.

Alors à toi qui me lis: et si tu prenais un moment pour écrire? Pour toi, pour plus tard, pour personne d’autre. Que dirais-tu à ton toi d’hier? Et que veux-tu que ton toi de demain sache?

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